Fondamentaux
La production hydraulique est la principale source d’énergie renouvelable au Canada, l’hydroélectricité représentant 60% de la production électrique totale du pays, le plaçant comme 2ème plus grand producteur au monde. Grâce à cette énergie, le mix électrique canadien est décarboné à 83%. La puissance installée totale de l’hydroélectrique est de près de 85 000 MW. Il existe plus de 500 centrales en service dans tout le Canada, réparties dans l’ensemble des provinces et territoires, sauf au Nunavut. Les centrales sont du type centrales à réservoir (avec barrage), centrales au fil de l’eau (sans capacité de stockage) et centrales à accumulation par pompage.
Les provinces qui produisent au moins 80% de leur électricité à partir de l’hydraulique sont le Québec (50 % de l’hydroélectricité canadienne), la Colombie-Britannique (17 %), Terre-Neuve-et-Labrador et l’Ontario (10 % chacun), ainsi que le Manitoba (9%).
Les monopoles : au Québec, on retrouve un quasi-monopole d’Hydro-Québec (devenu le plus grand producteur d'énergie renouvelable en Amérique du Nord grâce à ses 62 centrales) suivi de Rio Tinto Alcan. Le monopole est détenu par BC Hydro en Colombie Britannique (31 centrales) et par Nalcor en Terre-Neuve-et-Labrador, bien qu’Hydro-Québec détienne aussi des parts importantes dans les installations de cette dernière province. Au Manitoba, le monopole est détenu par Manitoba Hydro, tandis que le monopole en Ontario est détenu par Ontario Power Generation. Ces entreprises sont toutes publiques et appartiennent aux provinces concernées.
Evolutions
La production d'électricité sur le marché de l'hydroélectricité canadien devrait s'élever à 0,36 milliard de KWh fin 2023. Un taux de croissance annuel de 2,64 % est attendu (CAGR 2023-2028). Le Canada cherchant à minimiser ses émissions de carbone liées à la production d'électricité, la capacité hydroélectrique installée devrait augmenter considérablement au cours des prochaines décennies. En effet, le gouvernement fédéral canadien s’est engagé à parvenir à un approvisionnement en électricité à émissions nettes nulles d'ici 2035 et à une économie à émissions nettes nulles d'ici 2050. L’avenir consiste certes à développer toutes les filières d’énergie renouvelable et carboneutre, mais l’hydroélectricité sera particulièrement mobilisée pour sa grande capacité existante et potentielle, ainsi que par son rôle stabilisateur essentiel pour l’intégration de filières intermittentes, comme l’éolien et le solaire photovoltaïque. Par ailleurs, l’hydroélectricité canadienne répondra à la demande étrangère, notamment américaine. En effet, le président américain Joe Biden a annoncé sa volonté de mettre en place un réseau électrique sans carbone d'ici 2035. Les exportations d'hydroélectricité depuis le Canada seront clés pour répondre à cette ambition. Au soutien de cet objectif national, le gouvernement garantit notamment une réduction de 50% de l’impôt des sociétés et des petites entreprises fabriquant des installations hydroélectriques. Par ailleurs, 40,4 millions de dollars sont actuellement mobilisés pour soutenir la planification de projets d’hydroélectricité et d’interconnexion de réseaux dans le nord du pays.
Pour répondre aux ambitions nationales, le Canada prolonge la vie de ses centrales hydroélectriques en les rénovant et les modernisant, et en approuvant la construction de nouveaux projets. A titre d’exemple, au Québec, Hydro-Québec a annoncé la construction de deux centrales sur la rivière Petit Mecatina. Le plan d’Hydro-Québec prévoit aussi la modernisation de centrales hydroélectriques existantes. Trois centrales sont actuellement en rénovation, pour produire 128 MW supplémentaires : celles de Carillon, Rapide-Blanc et Outardes. En Colombie Britannique, BC Hydro est en train de construire son projet « Site C » (1 100MW). Des projets de petites centrales hydroélectriques sont également en cours.
Réfection
Les centrales canadiennes étant souvent vieilles de plus de soixante-dix ans, il existe un besoin continu de modernisation, de réfection, de réaménagement et de prolongation de durée de vie des équipements et des sites existants. Ce besoin est par ailleurs exacerbé par le changement climatique. Les conduites forcées au Canada sont souvent en acier et peuvent rencontrer des problèmes de corrosion. Les têtes de rivets peuvent s’éroder et les éléments en acier se détériorer, en particulier au niveau des raccordements
Remplacement ou réparation? La décision est prise au cas-par-cas. S’il est parfois plus économique de moderniser une centrale que d'en construire une nouvelle, comme dans le cas de la centrale de Beauharnois au Québec, il peut cependant être plus avantageux de recommencer à neuf, comme dans le cas de la centrale de Grand-Mère. En matière de conduite forcée, il peut par exemple être nécessaire de complètement remplacer les berceaux de béton supportant les conduites en acier, ou de partiellement les reconstruire.
Le salon du secteur
Canadian WaterPower Week : organisée par WaterPower Canada, cette conférence nationale annuelle suivie d’un salon professionnel auront lieu en Ontario, Ottawa, les 27 et 28 novembre 2023. Cet évènement offrira des occasions exclusives de nouer des liens, d'acquérir des connaissances et de se positionner pour réussir avec les plus grandes entreprises de production, de transport et de stockage d'électricité au Canada. Parmi les participants : des décideurs et professionnels des principales entreprises d’hydroélectricité, des experts et praticiens positionnés sur l’ingénierie des infrastructures, la construction et la fourniture d’équipements.
Source : équipe Industrie & Cleantech – Business France Amérique du Nord
